B Plus félicite Bart De Wever pour la conclusion d’un accord de gouvernement fédéral entre tous les partis de la coalition "Arizona". Ce n’est certainement pas la première fois qu’un homme politique flamand accède au 16, rue de la Loi. Ce qui est nouveau, cependant, c’est que notre pays aura désormais un premier ministre qui est entré en politique avec pour objectif ultime la disparition de la Belgique.

Il n’y a pas de place pour la naïveté. Ce n’est pas parce que Bart De Wever devient premier ministre de la Belgique que lui et son parti auraient soudainement renoncé au séparatisme comme objectif final. Néanmoins, il n’y aura ni grande réforme de l’État, ni tournant confédéral.

C'est logique. M. De Wever n’a pas gagné les élections du 9 juin 2024 en jouant la carte communautaire. Au contraire, s'il a réussi à maintenir son parti comme premier parti flamand face au Vlaams Belang, c'est en critiquant le séparatisme de ce dernier. En fermant également la porte à toute collaboration avec l’extrême droite, la N-VA a su capter le vote de nombreux électeurs modérés. Prendre maintenant des mesures radicales pour démanteler la Belgique ne serait rien d’autre que trahir les électeurs.

Cependant, même s’il n’y aura pas de grande réforme de l’État, le volet institutionnel de l’accord de gouvernement porte clairement la marque de la N-VA, même si les exigences communautaires initiales du parti ont été atténuées.

B Plus regrette vivement que le Sénat soit supprimé sans aucune perspective de lui donner une autre fonction qui renforcerait notre modèle fédéral. Nous voyons également émerger les prémices d’une politique dite bicéphale, ainsi que des éléments qui, aux yeux du futur premier ministre, pourraient conduire plus tard à une série de scissions. Il faudra juger sur la pratique, mais il semble également que le gouvernement fédéral devra presque se justifier auprès des entités fédérées s’il ne met pas en œuvre au niveau fédéral les modifications législatives qu’elles exigent. C'est la négation du principe fédéral et de la hiérarchie des normes pour laquelle plaide B Plus.

Par ailleurs, B Plus déplore évidemment que l’accord de gouvernement ne contienne aucune mesure claire visant à renforcer la Belgique fédérale. Même si certaines parties du texte pourraient aussi bien mener à des refédéralisations qu’à des scissions, il est très improbable que la première option prévale sous la direction d’un premier ministre séparatiste. B Plus appelle les autres partis de la coalition à veiller à ce que le destin de la Belgique ne soit pas similaire à celui du Sénat, dont on a progressivement retiré les compétences jusqu’à ce qu’il ne représente plus aucune valeur ajoutée.

Quoiqu'il en soit, il revient au futur chef de gouvernement Bart De Wever de mettre au frigo ses ambitions de scission de la Belgique et de prouver qu’il peut véritablement se transformer en premier ministre de tous les Belges. Tout le monde n’est pas séparatiste ni nationaliste flamand. Et qui sait ? Peut-être que son séjour au 16, rue de la Loi lui inspirera finalement une certaine ambition de rassembler les Belges plutôt que de les diviser ?