Devant les problèmes budgétaires de la Belgique, il est temps de voir les choses en face: notre lasagne institutionnelle doit être remise en question. Et le plus tôt sera le mieux.

La Belgique et ses entités fédérées sont dans une situation budgétaire dramatique. D'importants déficits s'accumulent et la situation dans les entités fédérées a des conséquences pour tout le pays. Soyons clairs, le fédéralisme belge est à bout de souffle sur le plan financier.
Flandre
Entre-temps, le budget du gouvernement flamand suscite déjà peu d'enthousiasme. Les mesures d’assainissement se limitent une fois de plus à un mélange d'augmentations d'impôts et de suppression de dépenses et de subventions spécifiques. Les vrais choix ne sont pas faits, et on continue de se cacher derrière le niveau fédéral (et le flux financier qui l'accompagne). La vision du gouvernement actuel, mais aussi des gouvernements précédents, peut être résumée par quelques clichés sur l'entrepreneuriat en Flandre et la garantie de la prospérité. La déclaration de septembre du ministre-président de la semaine dernière était également peu inspirante et complaisante de la même manière. Il s'agissait plus souvent du passé que de l'avenir, mais il fallait chercher un projet politique avec des objectifs plus que vagues et des priorités claires.
Une caractéristique frappante du budget flamand est l'utilisation abusive des amendes routières pour embellir le budget. L'augmentation de la prime d'assurance pour les frais des soins augmente à son tour la charge parafiscale. La Flandre est-elle en train de devenir la maudite Belgique ? Gaston Geens a dit un jour que ce que fait la Flandre elle-même, elle le fait mieux. Il ne reste plus grand-chose de cette ambition, et beaucoup ne peuvent plus cacher leur déception à cet égard. Qu'il s'agisse de l'éducation, de la mobilité, de l'aide aux personnes handicapées ou de la politique budgétaire, le gouvernement flamand a obtenu des résultats inférieurs à la moyenne dans chacun de ces domaines au cours des dernières années.
La presse s'interroge déjà, entre autres, sur le sous-financement du gouvernement fédéral, qui n'arrive pas à sortir du marasme budgétaire. Il est temps que les politiciens osent également mettre ces questions sur la table.
Lasagne institutionnelle
Et plus généralement, il est temps de s'interroger sur la lasagne institutionnelle qu'est devenue la Belgique. Se demander si cette fragmentation a effectivement conduit à un gouvernement plus efficace. Oser poser la question de savoir si la surcharge de cette lasagne est proportionnelle au gain d'efficacité. Nous devons également oser nous demander si le morcellement toujours plus grande des compétences est la réponse à nos problèmes : la refédéralisation des compétences doit devenir une ligne de réflexion sérieuse, avec une réforme en profondeur du système de financement et l'introduction d'une primauté au niveau fédéral. Cela s'ajoute, répétons-le à l'infini, à un débat approfondi sur les tâches essentielles du gouvernement. Et pour faire une remarque, un débat sur l'utilisation démocratique de la technologie moderne par le gouvernement, dans lequel l'aversion et l'abus de pouvoir doivent être dénoncés. Retirer les amendes du droit pénal, durcir les règles et augmenter à 100 % les chances d'être pris afin de compter sur les revenus par la suite pour mettre de l'ordre dans son budget, fait preuve d'un énorme cynisme et n'a vraiment pas sa place dans un État de droit digne de ce nom. Les problèmes de notre fédéralisme devront être l'enjeu de nos élections à un moment donné, et espérons que cela ne se fera pas trop attendre. Le temps presse.